On ne compte plus aujourd’hui le nombre de boutiques qui ne vendent qu’en ligne utilisant notamment la plateforme de réseau social Facebook. Mais ces commerces « boostés » par l’avancée technologique sont-ils toutefois formels ? Â
Avec la facilité et la simplicité des étapes, Facebook constitue aujourd’hui la première et surtout la plus grande vitrine pour les commerçants malgaches. Si certains utilisent leur page Facebook pour booster la visibilité de leur boutique réelle, d’autres n’ont pas de local et ne sont même pas inscrits légalement dans le registre du commerce. Faisant quelque part de la concurrence déloyale, ces commerces en ligne informels ne peuvent pas non plus offrir de garantie à leur clientèle. Â
Ouvrir une boutique en ligne est facile
L’envie de lancer sa propre entreprise pour certains, les difficultés de trouver du travail pour d’autres ; les raisons qui poussent à ouvrir des commerces en ligne peuvent être diverses. Dans le cas de Rindra, c’est après plusieurs mois de recherche d’emploi, se soldant par une succession d’échecs, qu’il a décidé de se lancer dans la revente de Smartphones et d’accessoires en ligne. « J’ai juste étudié le marché, notamment celui que je voulais intégrer, et je me suis lancé avec le peu d’argent que j’avais », explique-t-il, poursuivant qu’il n’a pas du tout pensé à entreprendre des démarches pour formaliser son commerce.
Le cas est le même pour Mbolatiana, qui vend en ligne des produits cosmétiques et des accessoires pour la maison. « Je sais qu’il faudrait entreprendre des démarches pour formaliser mon activité, mais je ne sais pas où est ce qu’il faut aller et comment est-ce qu’il faut faire », lance-t-elle.
De la concurrence déloyale
Pour les entrepreneurs qui ont entrepris les démarches nécessaires afin d’être en règle sur le plan administratif, l’existence de ces boutiques en ligne relève de la concurrence déloyale. D’une part, ces vendeurs à l’ombre ne paient pas les charges que l’Etat prélève aux commerçants inscrits légalement. « Le problème est, d’une part, le fait que ces commerçant peuvent vendre des produits à des prix concurrentiels, parce que nous ne payons pas les mêmes charges. Ils ont ainsi une marge bénéficiaire très large », souligne Andrianina, responsable auprès d’une boutique de téléphonie mobile.
Dans le cas de Tsiky, qui possède une boutique High-Tech, l’idée d’ouvrir une page Facebook a été poussée par la recherche de la proximité avec ses clients. « Nous avons des boutiques, mais être présent sur les réseaux sociaux permet d’accroître les ventes », indique-t-il. Concernant l’existence des acteurs informels, ce responsable de souligner que le problème est le fait que ces boutiques en ligne n’inspirent pas confiance. « D’une part, on ne connaît jamais le premier responsable derrière la page Facebook. Mais nous ne savons pas non plus où aller dans le cas où il y a défaillance du produit que nous avons acheté », souligne-t-il.