Les taxis-motos persistent et signent. Ils insistent sur le maintien de leur activité et s’organisent dans l’optique d’une prochaine formalisation. La Commune urbaine d’Antananarivo ne l’entend pas de cette oreille.
Les tractations des taxis-motos se poursuivent dans l’optique d’une formalisation de leur activité dans la capitale. Une association de taxis-motos qui affirme compter 2.500 membres dans la région Analamanga, 1.800 sur la zone Antananarivo, se veut être un interlocuteur pour trouver un terrain d’entente avec la magistrature de la ville.
…pour l’employabilité des jeunes
Après une sortie reboisement le weekend dernier, l’association multiplie les appels du guidon pour obtenir le sésame des rues d’Antananarivo. Leur président, Tsiritiana, se dit confiant sur leur sort. « On peut imaginer une évolution prochaine de la situation », lance-t-il, en indiquant que l’association s’est ralliée à un mouvement appelé ASTAFIM (Asan’ny tanora antokin’ny fampandrosoana ifotony eto Madagasasikara), qui œuvre pour l’employabilité des jeunes. « C’est ce mouvement qui parle au nom des taxis-motos car ce sont essentiellement des jeunes qui travaillent dans le secteur », indique Tsiritiana. Pour montrer leur bonne volonté, l’association prévoit de distribuer des autocollants à leur membre. « L’idée est de responsabiliser et d’identifier les conducteurs de taxis-motos », conclut-il.
Des forces de l’ordre plus tolérants ?
Un conducteur de taxi-moto indique être prêt à payer des impôts pour pouvoir exercer en toute légalité. « Pour moi, c’est un métier à part entière. Avec les quatre ou cinq clients qui me font confiance, en moyenne par jour, je gagne assez pour vivre », indique-t-il. Il souligne que des propositions sont avancées pour professionnaliser l’activité. « Il y a, par exemple, les motos utilisées. Il est possible que les 2-temps ne soient pas acceptés. C’est pour cela que j’ai investi dans un 4-temps », ajoute-t-il. Motif d’espoir pour les taxis-motos, une tolérance qu’ils perçoivent de la part des forces de l’ordre. « Ces derniers jours, nous avons l’impression qu’ils sont moins sur nous », fait remarquer un autre conducteur de taxi-moto.
Clandestinité
La Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), de son côté, reste sur sa position. « Il n’est pas question d’une formalisation prochaine des taxis-motos. C’est techniquement impossible », lance un membre du cabinet du maire, qui ajoute que l’autorisation d’un moyen de transport ressort de la compétence de la CUA. « Les taxis-motos ne remplissent pas les critères pour être considérés comme moyens de transport public, rien que pour la sécurité des passagers », poursuit-il. Il précise que les forces de l’ordre et les agents de la commune continuent de verbaliser les taxis-motos. Il explique la « tolérance » à leur égard, qui peut être perçue aujourd’hui, face à la conjoncture actuelle. « Avec les manifestations et tout, on a peut-être un peu lâché du lest, mais jamais la CUA ne cautionnera les taxis-motos », assène le membre du cabinet, qui en remet une couche. « Ils peuvent utiliser des autocollants, cela ne veut rien dire. Ils restent dans la clandestinité ».