Deux ans. Deux ans que l’île touristique de Sainte-Marie est plongée dans une léthargie avec la fermeture du ciel. La population s’est adaptée tant bien que mal à cette situation imposée par la pandémie de COVID-19.
Mi-juillet, les baleines à bosse sont fidèles au rendez-vous au large de Sainte-Marie. Pas les touristes. Pour la deuxième année consécutive, la petite île touristique vivra vraisemblablement une nouvelle saison blanche. Mais au-delà des difficultés que rencontrent actuellement les habitants qui vivent essentiellement du tourisme, de nouvelles activités ont le vent en poupe comme l’explique Eliot Brown, lui-même travaillant dans le tourisme auparavant. « C’est vrai que c’est difficile financièrement sur l’île. Beaucoup d’employés des hôtels sont retournés à la terre », explique-t-il en indiquant que seul 10% de l’île est habitée. « Nous sommes actuellement à la période de la récolte pour le riz ».
Un mal pour un bien
D’après lui, le coronavirus a permis aux gens de se rendre compte que leur vie dépend trop du tourisme. « Je préfère voir le côté positif. Cela a ouvert d’autres opportunités. Je pense que même quand le tourisme reprendra, certaines personnes vont faire autres choses », lance-t-il en soulignant notamment le développement de l’algoculture par la Société de Pêche de Sainte-Marie pour qui il travaille. « La culture de l’algue est une alternative intéressante. Il n’y a pas de saison morte », indique-t-il. L’activité concerne actuellement 16 familles, un nombre qui passera à 60 d’ici la fin de l’année toujours selon Eliot Brown. D’après ses explications, les algues qui sortent des exploitations saint-mariennes sont destinées à l’exportation. Elles sont utilisées dans la fabrication de dentifrice ou de shampoing entre autres pour leurs propriétés gélifiantes.
Tolotra Andrianalizah