L’Organisation de la société civile sur l’industrie extractive voit d’un mauvais œil l’absence de directeur général à la tête de l’Office national de l’environnement.
La situation actuelle au sein de l’Office national de l’environnement (ONE) est une porte ouverte aux exactions sur le front du secteur environnement estime l’Organisation de la société civile sur l’industrie extractive (OSCIE). Dans un communiqué de presse, la plateforme déplore le fait que l’office n’ait toujours pas de directeur général trois mois après le limogeage de Rija Herisolo Rakotoson. Le coordonnateur national de l’OSCIE Clément Rabenandrasana indique que cela ne permet pas à l’ONE de s’acquitter pleinement de ses missions car seul le directeur général est le signataire agréé par le décret MECIE (Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement). Les processus d’évaluation environnementale pour de nombreux projets privés et publics restent caducs. En d’autres termes, le directeur intérimaire ne peut pas accorder des permis environnementaux. De plus, la plateforme déplore que ce soit le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du développement durable, également le président du conseil d’administration de l’ONE qui assure ce rôle. Pour l’OSCIE, cela illustre « la mauvaise gouvernance qui sévit dans le secteur de l’environnement » dans la mesure où l’exécutif contrôlerait donc l’office.
Autoroute
En effet, l’ONE doit prévenir les risques environnementaux dans les investissements publics et privés. La société civile estime que l’office doit pouvoir tenir son rôle sans faille « surtout face aux nombreux projets d’infrastructures complexes comme les nouvelles villes, construction d’une autoroute,) du réseau de mobilité urbaine (train urbain et téléphérique) ». « L’ONE est fortement handicapé par une gestion assez baroque qui empêche cette institution de fonctionner comme il se doit », peut-on lire dans le communiqué. La société civile a d’ailleurs déjà réagi au moment de l’éviction du directeur général de l’ONE. Son renvoi est intervenu quelques jours après que l’ONE ait tenu une conférence de presse sur l’obligation de suspendre les travaux de l’autoroute Antananarivo-Toamasina pendant l’évaluation environnementale en cours, précisant que les travaux ne peuvent se poursuivre sans permis environnemental. Il est à noter que le tracé de l’autoroute passe par deux aires protégées.
Tolotra Andrianalizah