L'apatridie est une question aussi complexe que préoccupante à Madagascar. Malgré les engagements que le pays avait pris lors du premier Global Refugee Forum, il est regrettable de constater que peu d'avancées significatives aient été réalisées au cours des dernières années.
À l'approche du prochain Global Refugee Forum qui se tiendra à Genève en décembre de cette année, un atelier de consultation a été organisé pour évaluer les progrès accomplis par Madagascar en ce qui concerne la question des apatrides et des réfugiés. La réalité est que le pays n'a pas réussi à tenir ses engagements initiaux, à savoir résoudre les questions liées au problème de la nationalité et mettre en place un bureau dédié aux apatrides et aux réfugiés.
Madagascar n'a donc pas été en mesure d'honorer ses engagements. Ando Lova Razafiarison, responsable juridique de l'association Focus Development, une organisation engagée dans la lutte contre l'apatridie, souligne que le plan national d'action visant à réduire et à éliminer l'apatridie élaboré en 2019 n’est toujours pas validé à ce jour. Par ailleurs, une proposition de loi visant à réformer le code de la nationalité a été présentée à l’Assemblée nationale mais le texte est passé à la trappe. Pour Ando Lova Razafiarison, cela traduit clairement un manque de volonté politique de se positionner sur le sujet.
Droits et dignité
Cependant, il convient de nuancer cette critique en reconnaissant également un manque de sensibilisation généralisée à la question de l'apatridie souvent associée dans une partie de l’opinion public à une volonté de s’accaparer des terres. Ando Lova Razafiarison souligne toutefois que le simple fait que des discussions aient eu lieu constitue déjà en soi un signe d'engagement. Il est indéniable que sensibiliser davantage la société malgache à cette problématique pourrait contribuer à susciter un intérêt accru de la part des décideurs politiques.
L'apatridie est un problème international qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Madagascar n’est pas en reste. A cause des textes en vigueur, plusieurs personnes qui sont nées et qui vivent sur le sol malgache sont privées de leurs droits fondamentaux et de leur dignité.  Â
Tolotra Andrianalizah