Aucun changement n'est observé sur le front de la lutte contre la corruption. Madagascar a perdu un point, obtenant un score de 25/100 et se positionnant à la 145ème place, reculant de trois places par rapport au précédent rapport de l'Indice de Perception de la Corruption (IPC).
25/100. 145ème sur 180 pays. Aucune évolution notable n'est à signaler dans la lutte contre la corruption. Le rapport IPC 2023 est dévoilé aujourd'hui, examinant la situation de 2022. Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM), souligne que la lutte contre la corruption à Madagascar stagne depuis dix ans, avec un score oscillant entre 28 et 25. Elle précise : « Une variation de plus de 3 points est nécessaire pour constater une évolution significative. » Mis à part la nomination du directeur général de l'Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) et la désignation du président de la Cour des Comptes en tant que « champion anti-corruption » par l'ambassade des États-Unis pour la publication du rapport sur la gestion des fonds Covid, peu de nouveautés sont à signaler dans la lutte. Ketakandriana Rafitoson indique que les recommandations de TI-IM restent pratiquement les mêmes, signe d'un enlisement plus profond de la lutte dans le pays.
Signal fort
Il convient cependant de noter la présence du ministre de la Communication et de la Culture, Augustin Andriamananoro, lors de la publication de l'IPC. C'est la première fois depuis 2020 qu'un membre du gouvernement assiste à cet événement annuel. La directrice exécutive de TI-IM profite d'ailleurs de sa présence pour rappeler les lois qui attendent toujours d'être votées concernant l'accès à l'information à caractère public et la protection des lanceurs d'alerte.
De son côté, le PCA de TI-IM, Dominique Rakotomalala, rappelle que les membres du gouvernement ont prêté serment lors de leur nomination. Pour rappel, il s'agit d'une exigence du président de la République pour les membres du gouvernement durant son second mandat. « Les ministres ont fait le serment de lutter contre la corruption. Nous ne prenons pas cela à la légère. Nous voulons croire à cet engagement et nous saluons le gouvernement à cet égard. Nous allons le leur rappeler à chaque occasion », déclare Dominique Rakotomalala en lançant un regard vers Augustin Andriamananoro. Ce dernier estime justement que cette décision du président de la République constitue un signal fort dans la lutte contre la corruption. Rendez-vous en 2025 pour en constater les effets."
Tolotra Andrianalizah