La réaction des sénateurs pro-régime ne s’est pas fait attendre après que leur président ait signifié à la Haute cour constitutionnelle sa volonté de prendre finalement l’intérim du chef de l’Etat.
« Nous nous posons des questions sur la santé mentale du président du Sénat ». Les mots sont durs. Après s’être fait traiter de menteur par le gouvernement, le président du Sénat Herimanana Razafimahefa s’est fait littéralement traiter de malade mental par ses pairs du IRD, les sénateurs pro-régime à la chambre haute. Au nombre de quatorze, ils demandent une session extraordinaire pour discuter des mesures à prendre contre le président du Sénat.
Comme le gouvernement, ces élus avancent qu’Herimanana Razafimahefa a menti. C’est ce qu’ils affirment après avoir mené une enquête. « Pas une seule fois il n’a confié aux sénateurs ni laissé entendre qu’il a écrit la lettre de renonciation sous la contrainte (…) Nous sommes étonnés qu’un mois plus tard il change complètement de discours sur une chaine de télévision étrangère en disant qu’il a pris la décision de renonciation parce que lui et sa famille ont fait l’objet de pressions et de menaces », indique le communiqué lu par le sénateur Richard Ramanambitana. Les élus d’ajouter que sa fille est effectivement allée à l’étranger mais pour poursuivre ses études.
Timing
La question est de savoir quelles mesures ces sénateurs comptent prendre à l’encontre d’Herimanana Razafimahefa et pourquoi une session extraordinaire sachant que la session ordinaire débutera mardi qui vient. Le communiqué est toutefois clair : « c’est difficile de penser qu’on aurait pu lui confier la direction du pays, les affaires nationales ne sont pas un jeu ». Il est à noter que la décision de la Haute cour constitutionnelle sur la volte-face opérée par le président du Sénat sur l’intérim du chef de l’Etat est toujours attendue. La veille de ce point de presse, Herimanana Razafimahefa a en effet déposé les dossiers signifiant sa volonté d’occuper ce poste à Ambohidahy, retirant au passage la lettre de renonciation qu’il a déposée le 8 septembre. Affaire à suivre …
Tolotra Andrianalizah