Les conditions actuelles ne permettent pas la tenue d’une élection transparente, apaisée, inclusive et acceptée par tous selon la Plateforme de dialogue et de médiation de Tsimbazaza.
La Plateforme de dialogue et de médiation initiée par la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa et le Conseil Å“cuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) appelle à la suspension du processus électoral dans le but de trouver une issue à la situation actuelle. Voilà la principale information tirée du point de presse que la structure a tenu en début de soirée à Tsimbazaza. La plateforme demande également la suspension immédiate des campagnes d’un côté et des manifestations de l’autre en vue de donner une chance au dialogue. Pour les médiateurs, « la conjoncture actuelle ne permet pas la tenue d’une élection libre et crédible le 16 novembre 2023, au risque d’entrainer le pays vers une crise irréversible, meurtrière, fratricide ». La plateforme invite ainsi « toutes les forces vives de la nation à unir leurs efforts pour contraindre les autorités actuelles et toutes les parties prenantes à intervenir dans un dialogue franc et ouvert (…) menant vers une élection conforme aux standards internationaux ». Dans ce sens, elle préconise l’exécution immédiate des différentes recommandations établies par l’Union européenne, la SADC et l’Union africaine et l’audit du fichier électoral. Une grande réunion est organisée demain à Tsimbazaza à laquelle toutes les forces vives sont invitées à proposer des solutions. Des solutions qui seront réunies dans un document unique.   Â
Pas de crise à Madagascar
La plateforme de dialogue et de médiation poursuit donc son bonhomme de chemin depuis sa création le 2 novembre. Elle a entre autres discuté de la situation aux partenaires du pays à savoir les Nations unies, l’Union africaine et la SADC. Une réunion avec les candidats avait également eu lieu la veille à laquelle les candidats numéro 3 Andry Rajoelina et numéro 11 Sendrison Raderanirina n’avaient pas participé.  Si les avis et les revendications du collectif des candidats et du candidat numéro 13 Siteny Randrianasoloniaiko - qui était représenté - avaient été recueillis, Christine Razanamahasoa indique que les déclarations publiques des candidats qui n’étaient pas venus étaient prises en compte.
Un peu plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat par intérim Richard Ravalomanana maintient le discours que l’exécutif a tenu depuis le début : « il n’y a pas de crise à Madagascar ». Pour le général à la retraite, il y a des velléités de semer le trouble mais rien d’autre. D’après lui, « tout est sous contrôle » contrairement aux précédentes crises que le pays a connues jusqu’ici. Il tacle dans la foulée les initiatives de médiation en indiquant que cela risque de prendre plusieurs mois et que Madagascar n’a pas besoin de cela. « Je devrais être le premier à me réjouir de ces médiations car cela signifierait que je resterais en place », lance-t-il. Pour rappel, un autre groupe de médiation a également vu le jour cette semaine.
Reste à savoir si les principaux concernés joueront le jeu. Le collectif des candidats avait une nouvelle fois annoncé son intention d’investir la Place du 13 demain tandis que les campagnes d’Andry Rajoelina et de Siteny Randrianasoloniaiko battent leur plein.
Tolotra Andrianalizah