La région Androy, dans le Sud de Madagascar, est souvent assimilée à la sècheresse, au Kéré (famine) et aux dahalo. Pourtant, il est tout à fait possible d’y trouver également du potentiel exploitable et qui permettrait de soutenir et d’arriver au développement de cette région.
Certes, les conditions géographiques et climatiques de la région Androy sont parmi les facteurs bloquant le développement de cette région. D’autre part, les conditions d’accès n’aident pas non plus. Toutefois, la région Androy possède des potentialités qui peuvent être exploitées et soulevées en vue d’œuvrer pour son développement. Avec l’aide du programme YouthConnekt, plusieurs jeunes ont pu bénéficier de financement pour mener à bien leur projet.
Inciter les jeunes à faire des projets
« YouthConnekt est un projet du PNUD qui ne date pas d’hier, mais qui a déjà existé depuis longtemps en Afrique » explique Nampoina, responsable du projet basé à Ambovombe. L’idée est de donner une opportunité aux jeunes porteurs de projets et qui veulent se lancer, mais n’ont pas les moyens. « Il n’y a pas encore eu de lancement officiel du projet YouthConnekt à Madagascar, mais il s’agit encore quelque part d’un projet pilote », souligne-t-il.
Dans la région Androy, le projet Youth Connect a ciblé des jeunes d’Ambovombe, de Tsihombe et d’Andalatanosy à travers un appel à concours de projets. L’engouement des jeunes a par la suite conduit à un concours mis en place par le projet YouthConnekt, la direction régionale de la jeunesse et des sports ainsi que la chambre des commerces et de l’industrie Androy, pour sélectionner les meilleurs projets. « 30 projets ont été sélectionnés et jouissent d’un encadrement et d’un financement pour leur concrétisation », souligne le responsable.
Des conditions climatiques propices à l’élevage de chèvre
Dans la région Androy, les conditions climatiques et environnementales sont particulièrement propices à l’élevage de chèvre. Pourtant, selon Fanorontsoa Claude, un des bénéficiaires du projet YouthConnekt, l’élevage de chèvre n’a toujours été qu’une activité secondaire dans la région. « Dans notre région, on ne nourrit pas les chèvres, mais on les laisse pâturer du matin jusqu’au soir, ce qui implique qu’ils manquent d’eau », souligne-t-il. C’est ainsi que ce jeune ressortissant d’Ambovombe a élaboré un projet visant un élevage plus professionnel de chèvres.
Rosinah, également bénéficiaire du projet YouthConnekt, a quant à elle opté pour l’exploitation du lait de chèvre. Lors du concours, elle a soumis un projet de fromagerie, qu’elle commence aujourd’hui à mettre en place avec le financement qu’elle a obtenu. « Je me suis basé sur le fait que peu de gens exploitent le lait de chèvre chez nous, alors que les fromages de chèvre sont parmi les plus prisés », explique-t-elle. À terme, cette jeune entrepreneure pense ravitailler les grandes villes touristiques voisines en fromage de chèvre, à l’exemple de Tuléar, Fort Dauphin ou encore Ihosy et Fianarantsoa.
Mis à part ces deux projets, d’autres initiatives ont été sélectionnés. Même si une grande partie se focalise sur l’agrobusiness, il existe également des projets visant la professionnalisation de l’artisanat local notamment le tissage de « lamba landy » (la soie), qui figure parmi les éléments retraçant l’identité culturelle de la région.