En attendant la prochaine allocution du président de la République, qui devrait intervenir cette semaine dans la fréquence des quinzaines, le conseil des ministres a accouché de nouvelles mesures.
« Le confinement », le mot tabou du moment ?
Le mouvement des enfants et des jeunes étant considéré comme l’un des vecteurs de la COVID-19, l’éducation est la première à être sacrifiée dans la lutte contre la deuxième vague de la maladie. Le conseil des ministres a ainsi décrété le « prolongement des vacances de Pâques », confirmé ce jour par le ministère de l’Education nationale qui avance un retour en classe dans 15 jours. Marchant sur des œufs depuis l’« officialisation » de la deuxième vague par Andry Rajoelina, dans sa première intervention télévisée, il y a maintenant un mois, l’exécutif évite pour le moment d’évoquer le mot « confinement ». Les réactions dans les rangs des établissements scolaires privés confortent le gouvernement dans cette attitude frileuse. Des voix ont, en effet, commencé à s’élever quant à une éventuelle suspension des cours. L’évolution inéluctable des chiffres plaident pourtant pour des actions plus radicales, d’où ce « prolongement des vacances de Pâques ».
Le nouveau protocole pédagogique
L’exécutif ne pourra cependant pas se cacher indéfiniment derrière le congé pascal et la question de la poursuite de l’apprentissage devra être abordée tôt ou tard. Certaines écoles privées ont anticipé la décision du gouvernement. « Si le gouvernement décide qu’on ne peut retourner en classe la semaine prochaine, les parents devront récupérer les leçons à l’école », indique une institutrice, avant le conseil des ministres. Son établissement a commencé à envoyer des devoirs cette semaine. Pour les établissements publics, des précisions venant du ministère sont attendues notamment pour la concrétisation du protocole pédagogique qu’il a annoncé fin mars. Le département a indiqué que la mise à disposition d’un livret d’autoapprentissage que les parents peuvent retirer dans les écoles.
Une partie de la population insouciante
D’un autre côté, le gouvernement a pris la décision de suspendre les différents marchés hebdomadaires. Il a également appelé la population à rester à la maison, en « suggérant » qu’au niveau des ménages, seules les personnes qui font les courses devraient sortir. Par conséquent, aucune mesure coercitive pour le moment à l’endroit d’une population visiblement sourde aux appels à la raison du président de la République. En effet, au-delà des salariés et des travailleurs indépendants qui doivent sortir, bon nombre de badauds continuent d’arpenter les rues. Et que dire des adolescents qui prolongent les vacances de Pâques hors de la sécurité de leur foyer … Cette insouciance ambiante, dans la logique du « ça n’arrive qu’aux autres », contraste avec la paranoïa de certains, surtout ceux qui ont connu un proche atteint de la maladie, alimentant une certaine rancÅ“ur au sein de la société. Â
Tolotra Andrianalizah Â