C’est dans un moment particulièrement tendu sur le secteur du bâtiment que le Salon international de l’Habitat a ouvert ses portes ce jour avec la hausse des matériaux de construction.
« Quand le bâtiment va, tout va », dit-on. Ce n’est visiblement pas le cas actuellement. Le bâtiment est actuellement frappé par la hausse du prix des matériaux de construction. Une hausse liée à la reprise des activités économiques mondiales avec une perturbation du transport maritime. L’Etat avoue ne pas pouvoir faire grand-chose face à la situation à l’image du secrétaire d’Etat chargé des Nouvelles villes et de l’habitat Gérard Andriamanohisoa. « On ne peut pas maitriser ce qui se passe sur le front du transport international. C’est le cout du fret qui fait augmenter le prix », explique-t-il dans un aveu d’impuissance.
Hausse internationale
Une impuissance que n’a pas voulu laisser transparaitre le ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation Edgard Razafindravahy quelques jours plus tôt. Lors de l’inauguration d’un magasin de matériaux de construction, le ministre a préféré jouer l’offensive en mettant en garde les velléités de spéculation dans le commerce de ciment et de fer notamment. Gérard Andriamanohisoa est toutefois formel en indiquant que c’est le prix international qui se reflète actuellement dans le pays. « J’ai effectué une descente au port de Toamasina la semaine dernière pour m’enquérir du stock de ciment et de fer. Toutes les semaines, il y a des bateaux qui accostent transportant du ciment », indique-t-il. Le secrétaire d’Etat lance toutefois que la seule possibilité du gouvernement d’agir sur le prix à court terme serait au niveau des redevances des bateaux. Sur le long terme, il indique que la solution pour Madagascar serait de mettre en place une cimenterie malgache.
Hasard de son parcours inaugural dans le salon - ou pas - Gérard Andriamanohisoa est passé par le stand de Raysut Ciment Trading. Il s’agit d’un fabriquant de ciment omanais qui prévoit de s’implanter à Madagascar, plus précisément à Toamasina. « Il ne s’agit pas d’une cimenterie complète mais d’un centre de broyage, explique Harivola Rakotoarisoa, responsable commercial au sein de l’entreprise. Nous importerons les clinkers de notre maison mère que nous broierons sur le site de Toamasina avec des ajouts locaux ». Si la construction de l’usine n’a pas encore démarré, l’entreprise s’est fixée pour objectif de terminer les installations avant fin 2023.
Gérard Andriamanohisoa fait savoir que le besoin de ciment à Madagascar a augmenté au cours de ces trois dernières années. « L’importation de ciment a doublé sur cette période compte tenu des nombreux projets lancés actuellement », précise-t-il.Â
Tolotra Andrianalizah