L’application de la loi a toujours été problématique à Madagascar et ce dans nombreux domaines. Les élections ne dérogent pas à cette règle. Une première mouture d’une charte de bonne conduite des partis politiques est présentée ce jour dont l’objectif est de parvenir à des élections apaisées.
« Cette Charte de bonne conduite s’applique de manière égalitaire aux signataires – partis politiques, groupements politiques, forces politiques et candidats aux élections – qui doivent également respecter l’ensemble des lois et règlements en matière électorale, avant, durant et après les élections », peut-on lire dans l’article 1 du projet de charte de bonne conduite. « En 63 ans d’indépendance, nous avons toujours eu du mal à faire appliquer les lois à Madagascar. Les politiciens ont une part de responsabilité dans cette réalité », lance le président du parti RDS, Fetison Rakoto Andrianirina.
Le RDS figure parmi les partis qui ont participé à l’élaboration du projet de charte avec le PSD, l’Arema, Leader Fanilo, l’AVI, le TIM, le TGV, le HVM, le MMM et le MTS. La raison d’être de la charte est de contribuer à la création d’un climat apaisé garant d’un processus électoral transparent, démocratique et égalitaire. « C’est la raison pour laquelle nous avons participé à ce processus. Les politiciens doivent montrer l’exemple dans notre conduite. Le respect de l’Etat de droit doit commencer par notre comportement. C’est une première étape dans le respect de la loi », conclut-il.
Loi électorale Â
Cette mouture sera présentée de manière graduelle aux autres partis politiques et organisations de la société civile. L’idée est d’avoir l’adhésion de l’ensemble des acteurs du milieu politique au processus à travers le recueil de recommandations et de suggestions. Olivier Rakotovazaha du parti MFM, voit d’un mauvais œil la charte. Pour lui le cœur du problème reste la loi. « Les lois électorales de 2011 et de 2018 n’ont pas été élaborées de manière consensuelle. Celle de 2018 a été faite au forceps. Nous voyons cette charte comme un moyen de faire pression sur les partis politiques de la suivre », estime Olivier Rakotovazaha qui était présent à la présentation du projet de charte.
Justement, la loi électorale constitue encore un point d’achoppement pour le bon déroulé des scrutins à venir. Si les partis de l’opposition et les organisations de la société civile militent pour des retouches du texte, les tenants du pouvoir ne l’entendent pas de cette oreille. Quoi qu’il en soit, opposition et pro-pouvoir figurent parmi les participations à l’élaboration de la charte. La question est de savoir combien vont signer le document final le 20 juin prochain.
Tolotra Andrianalizah